Coordonné par l’association Baraques Walden, le projet Bowary a pour ambition de réécrire l’œuvre de Gustave Flaubert Madame Bovary en 280 jours et autant de tweets. Dix auteurs mettront la main à la pâte pour revisiter, avec leur sensibilité, le chef-d’œuvre du romancier rouennais, qui fêtera le 12 décembre prochain ses 200 ans. Derrière cet exercice de style amusant, au-delà d’une désacralisation d’un classique de la littérature et d’une appropriation des médiums d’écriture contemporains, s’opère un ingénieux coup de communication.
Car l’association Baraques Walden, si elle souhaite promouvoir l’écriture créative, a pour but premier l’aménagement de cabanes afin d’y accueillir des écrivains en résidence. Cette communauté recherche encore et toujours le lieu idéal, de préférence en campagne, dans un cadre champêtre et propice à l’inspiration. Il est vrai que ces espaces privilégiés sont assez rares pour les écrivains et que les lieux privés sont souvent inaccessibles financièrement. Stéphane Nappez, co-fondateur de l’association et coordinateur des « Bowaristes » nous le confirme, l’agglomération rouennaise ne compte pas vraiment d’espaces dédiés aux pratiques littéraires. « L’idée est d’accueillir des écrivains professionnels, mais aussi des amateurs, avec une sélection sur dossier et de trouver les subventions nécessaires. On imagine cet espace comme un lieu contemplatif, mais on aimerait aussi l’ouvrir au public, imaginer des rencontres avec les écrivains, quelque chose d’hybride qui permette à la fois de se concentrer et d’interagir ».
L’appel est donc lancé. Vous pouvez d’ores et déjà suivre l’épopée revisitée et réduite d’Emma, Charles et les autres… depuis le 29 janvier et jusqu’au 6 novembre sur Twitter. Le projet Bowary est porté par Baraques Walden, coproduit par le festival Terres de Paroles et soutenu par le Département de la Seine-Maritime.
Les bowaristes (par ordre de passage) : Julia Kerninon, Arno Bertina, Emmanuel Renart, Laure Limongi, Fabrice Chillet, Agnès Maupré, Frédéric Ciriez, Fred Duval, Maylis de Kerangal et Vincent Message.